On se doutait que ça se passerait comme ça s'il

On se doutait que ça se passerait comme ça s'il faisait beau.

Les enfants seraient toute la journée dehors et ce serait très bien.

J'avais prévu de la lecture, "tant que je serai noire" de Maya Angelou, et je savais que ma place à moi se situerait sur une des marches qui mènent à l'intérieur de la maison, une tasse de thé à portée de la main.

Quant à la maman du copain d'école, elle devait travailler, un peu, sur son mémoire. Si possible au calme. Ça tombait bien, la météo avait prévu du soleil.

Dans notre coin de campagne, le temps des récoltes commençait : le raisin dans les vignes, les pommes et la rhubarbe pour d'ultimes desserts home grown, les noisettes délicieuses, le maïs sur les étals du marché et les premiers champignons.

On s'était dit que ça serait bien de rapporter un peu de tout ça dans un chouette panier pour montrer aux professeurs des enfants et aux élèves. Et on a oublié...

Et puis, il y a eu la découverte du week-end. A quelques pas de la maison, une sorte de caverne d'Alibaba s'est ouverte dans laquelle on aurait pu passer une heure de plus si les petits n'avaient pas commencé à crier famine en louchant sur le poulet grillé acheté au marché.

De grosses couvertures en carrés de laine, tricotées main par des dames du coin, une petite armoire pour ranger les habits de barbie, des cubes années 50 nickel, un kimono pour Loulou, tout ça pour une poignée d'euros. A n'en pas revenir.

On s'était dit que ça serait une très bonne idée ce week-end même si, dans le fonds, on ne se connaissait pas encore tant que ça.

Et c'était une bonne idée, à tout point de vue.

Je crois que ma grand-mère serait heureuse de voir sa maison abriter tant de vie joyeuse.

(Faut juste qu'on s'en souvienne quand on est pris de doutes devant tout ce qu'on a à y faire.)